Sourcing: pourquoi faire fabriquer en Bulgarie?
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Alain Reynaert est agent textile ; il est basé en Bulgarie où il a démarré une activité textile il y a 23 ans. Depuis une dizaine d'année, en plus de la façon, son activité s'est étendue à la fourniture d'accessoires. " Les 3000 sociétés bulgares sont uniformément reparties dans tout le pays: dans chaque ville ou village, il y a un atelier. C'est simple, le textile est le premier employeur bulgare, avec le tourisme. Cependant, les bulgares ont peu de matières premières à leur disposition: ils sont specialisés dans la sous traitance et fournissent éventuellement quelques fournitures."
La Bulgarie: un pays de sous-traitance pure
à la question de savoir si la filière textile-habillement Bulgare pouvait glisser de la sous traitance vers la co-traitance, avec ce que cela implique de connaissances dans l'achat de matières premières et d'accessoires, Alain Reynaert est catégorique: "la plupart des sociétés bulgares resteront pendant longtemps dans la sous-traitance pure avec quelques apports d'accessoires comme par exemple le thermocollant, mais pour les matières premières et les accessoires très spécifiques, ils seront toujours fournis, soit par les donneurs d'ordres, soit référencés par les donneurs d'ordres et achetés éventuellement par les ateliers ou par l'agence pour le compte des clients. En sachant que les ateliers n'aiment pas beaucoup dépenser de l'argent, ils ont été assez refroidis par les banques dans les années 90 aussi ne disposant pas de crédits, ils préfèrent mettre de coté leur trésorerie plutôt que d'investir. "
Les spécialisations phares de la Bulgarie sont quasiment les mêmes que pour la Roumanie: les pièces à manches, les costumes mais également le prêt à porter femme. "L'avantage de la production bulgare en prêt à porter femme, indique Alain Reynaert, c'est que les ateliers acceptent les quantités moyennes et petites car leur capacité sont souvent réduites (50 à 60 personnes), ils ont une petite chaîne de fabrication donc ils peuvent facilement faire passer les quantités moyennes et petites. La Bulgarie, ce n'est pas vraiment pour les grosses quantités, de 5000 à 10000 pièces: ce seront trop longs pour eux. Et plutôt moyen haut de gamme, voir même haut de gamme. La productivité en terme de quantité n'est pas bonne en Bulgarie, mais la qualité est très bonne. Le produit idéal doit donc avoir beaucoup de valeur ajoutée, et nécessiter de la main d'oeuvre: si vous allez en Bulgarie pour faire de simples T-Shirt, ce n'est pas la peine, le rapport main d'oeuvre/prix ne sera pas intéressant. Par contre, si vous y faites faire un manteau très structuré, avec des empiècements, vous êtes au bon endroit: vous serez bien placé et vous aurez de la qualité".
Les ateliers bulgares sont également très bien équipés en ce qui concerne le flou. Beaucoup d'investissement ont également été fait en ce qui concerne le pull-over dans de nombreuses unités de productions en rectiligne. les italiens ont également fait des investissement la bas sur des usines de tricotages, de tissages de matières premières. " Il y a aussi pas mal de matières premières qui arrivent des donneurs d'ordres français, précise Alain Reynaert, ils font des réservations de matières premières en Turquie et comme la main d'oeuvre turque est plus chère que la main d'oeuvre bulgare, ils font passer leurs tissus ou leurs matières premières par la Bulgarie puis vers la France, une sorte de nouvelle route de la soie si vous voulez."